Viande ou poisson, que faut-il donc manger pour sauver la planète?

Publié le par Qalawun

7h05 - réveil
7h10 - lever après avoir pressé une fois seulement sur "snooze"
7h15 - douche rapide et rasage avec les nouvelles lames Gillette
7h25 - petit déjeuner de trois tartines et d'une tasse de thé
7h55 - repassage de ma chemise et de celle de mon Israélien
8h15 - il pleut des cordes, encore, départ
8h28 - au métro, je commence Une histoire des sciences arabes, ouvrage de vulgarisation qui débute bien mal
8h57 - je rencontre ma collègue dans les escalators de Green Park
10h28 - je réalise qu'il m'a fallu presque une heure et demie pour envoyer un mail et remplir trois after sale forms.
11h00 et des poussières - le client le plus ennuyeux de Suisse, voire du monde, appelle.
12h50 - un client est là, forcément à l'heure du déjeuner, je descends
13h35 - à peu près, je déjeune de ma salade préparée la veille
16h53 - tiens, il est déjà 16h53, bientôt 17h00
18h20 - il est temps d'aller au sport
18h45 - quinze minutes de vélo
19h00 - vingt minutes de rameur et divers exercices sur des machines rutilantes
19h40 - sauna
19h50 - douche et vestiaires, mon casier est à côté d'un beau mec
20h15 - au métro

20h50 - au supermarché Morrison's, je commence à remplir mon panier en plastique vert

Là je me rends compte de mon inefficacité. Je passe de longues minutes à m'interroger devant les rayons viandes et poissons en faisant des va-et-vient entre les deux. Que vaut-il mieux manger pour ne pas détruire la planète? Me voilà réellement en train d'hésiter entre acheter du poisson ou de la viande car je pense à la trace carbone et au maintien des stocks de thons. J'ai envie de poisson mais je n'achète plus que du poisson péché à la ligne, et pas en gros filets aux petites mailles qui attrapent tout et n'importe quoi. Les étiquettages du rayon poissons précisent que les filets que je vois ont été pêchés dans l'Atlantique nord-est. Mais comment ? Les emballages de chez Morrison's n'indiquent pas la méthode de pêchage! La viande maintenant. Il faut manger moins de viande. L'industrie agricole est la plus polluante de toutes. Tout ce bétail qu'il faut nourrir avec des quantités phénoménales de grains, ces récoltes qui ne vont plus aux hommes mais dans la bouche des millions de vaches et de porcs qu'on élève. Toute l'eau gaspillée pour faire pousser la bouffe de nos amis les bêtes à manger. Sans évoquer la déforestation nécessaire pour augmenter les surfaces cultivables, élever et nourrir plus de bêtes.

Moi, ménagèr-e de moins de trente ans passe de longues minutes à me demander ce qu'il vaut mieux mettre dans mon panier en plastique vert, oui! Faut-il que j'arrête de manger de la viande ET du poisson? Même celui pêché à la ligne aux Maldives ? Le sport m'a canné, je suis plus lent que d'habitude ce soir, c'est vrai. Puis mon signe astrologique, balance, n'aide pas toujours à accélerer les décisions. J'achète finalement un filet de poisson caché au fond du rayon où je trouve enfin la mention "pêché à la ligne". Une morue. Ce phénomène n'est pas nouveau. Je m'aperçois de plus en plus que je dépouille les étiquetages: calories, pourcentage de sucre, de sel, de graisse de vos besoins quotidiens, origine, transport, méthode d'élevage, d'abattage, de conditionement, prix, quantité d'emballage autour du produit, fausses appellations bio et emballages de couleur verte qui ne sont pas recyclables pour un sou, commerce équitable, agriculture biologique, ... Le supermarché est devenu une horreur. Mon Israélien ne veut d'ailleurs plus qu'on y aille ensemble. On s'y engueule systématiquement. Je deviens con.

21h15 - au moins, je paye 31,57 livres sterling avec ma carte Visa HSBC
21h25 - à la maison
21h35 - je réchauffe la purée de patates et de petits pois de la veille et fais cuire ce filet de cabillaud

C'est bon. Ensuite rien, je glande sur Internet, m'émeus en lisant les dernières nouvelles de Palestine. Consternant. Je lis les dernières nouvelles de la Suisse. Consternant. Je lis le krach à Dubaï. Effrayant. Je lis mon catalogue de la vente Oriental Masterpieces du 27 novembre. Un beau tableau de Jean-Léon Gérôme, une plaisanterie, s'y est adjugé 1,105,250 livres (avec frais).


Jean-Léon Gérôme (1850-1913)
Une plaisanterie (Arnaute fumant au nez d'un chien/Un lévrier qui n'aime pas le tabac)
signé 'J.L.GEROME' (en bas à droite)
huile sur toile
23½ x 28¾ in. (60 x 73 cm.)
Peint en 1882

Et puis tiens, un petit peu de musique russe. Borodin, l'opéra Prince Igor et ses danses polovtsiennes.



23h35 - publication de ce billet


 

Publié dans Jour après jour

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M
<br /> si tu veu sauver la planete arrete de manger de la viande et du poisson<br /> <br /> cordialement<br /> <br /> michou<br /> <br /> <br />
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