Iconic
En ce moment c'est les BBC Proms, le festival de musique classique organisé par la chaîne du même nom au Royal Albert Hall. J'ai profité de la venue de mon pote N. la semaine dernière pour choper des billets et aller me décrasser un peu les oreilles. On a donc choisi une oeuvre confidentielle. Non pas parce qu'elle est confidentielle mais parce qu'avec le boulot, c'était la seule que j'avais le temps d'aller voir. The Seven Last Words of Our Saviour on the Cross de Joseph Haydn. Une belle oeuvre dont on retiendra le terremoto (tremblement de terre), le dernier mouvement, bien balancé et percutant. Un très beau choeur et des vents poignants. L'immense salle, aux trois-quarts vide, est impressionante. Rouge et ronde. Nous sommes cinq et avons notre petite loggia. Haydn est suivi par James McMillan, qui fête ses 50 ans cette année, et ses Seven Last Words from the Cross. Une réinterprétation du thème de Haydn. Intéressant, au début, notamment avec cet immense choeur qui chuchotte, et audacieux, puis terriblement ennuyeux. La fin est comme une mauvaise farce. On s'endort. C'est Christ mort sans la résurrection.
(la version a l'air tronquée mais c'est la seule que j'ai trouvée avec choeur et orchestre)
Tisane au thym frais. Il ne me reste plus de camomille. Ni de verveine. Hamoudi va rentrer, il est 23h19. Hamoudi part en vacances en Israël. J'aime pas vraiment le quitter si longtemps. On ne se voit toujours pas assez. Il est fatigué et je n'ai pas l'impression que c'est là-bas qu'il se reposera. Moi, je bosse. J'ai bossé aujourd'hui, dimanche. La vente se prépare plutôt bien. On a presque toutes nos oeuvres. J'ai ramené notre top lot qui vaut un demi-million à l'estimation basse. On attend encore la paperasse administrative mais il n'y a pas de raison que la pièce n'arrive pas à temps pour la vente. Ma collègue, après trois ans de maison, vient de passer de Junior Specialist à Specialist. Elle est douée, c'est sûr. Moi, j'ai beaucoup à apprendre mais je ronge tout de même mon frein. Vivement les vacances, le 21 août après que notre catalogue soit envoyé à la presse le jour d'avant. C'est le branle-bas de combat contre la grippe porcine. On a des sanitizers partout et des affichettes pour nous rappeler de nous laver les mains. On doit essuyer nos claviers, la fontaine à café, les boutons du photocopieur avec le pschit désinfectant. Chacun a ramené son gel germs killer. C'est un jeu au début mais ça va vite devenir lourd. Cinq personnes de ma boîte sont apparement malade. Mieux vaut l'attraper en été qu'en hiver. Peu importe. Avec ma tisane au thym ça devrait aller.
Le temps passe et j'oublie la moitié des choses. Le festival de reggae de Brixton - improbable car vraiment je n'aime pas cette musique - et l'Urban Art fair de Josephine Avenue la semaine dernière. Au moins, on a trouvé de la beuh. C'était bon. Mais temps pourri. Comme ces dimanches du début de l'automne. Il pleuviotte, vous marchez dans une flaque et un coup de vent vous fait rentrer la tête dans le cheich. J'aurais eu de l'argent, j'aurais acheté des peintures à la foire. Mais pas d'argent, alors j'ai pris les contacts Facebook. J'y étais avec mon couple de lesbiennes israéliennes. La lesbienne lipstick de Tel Aviv et sa copine dont j'ai déjà beaucoup parlé dans ce blog. Elles sont restées dix jours à la maison, ça s'est remarquablement bien passé. Elles sont drôles. Puis on a joué au poker avec des vrais jetons. Elles sont reparties hier. Jeudi, c'est mon ami bibliothécaire qui arrive, avec son homonyme de copain. D'abord un couple de lesbiennes, ensuite un couple de pédés, je devrais appeler l'appart l'Open House. Il n'y a que mon pauvre pote N., hétéro et célibataire, que l'environnement a pu déconcerter. Il faut dire que je l'ai emmené au Shadow Lounge samedi dernier où il n'y avait que des mecs collés-serrés avec des serveurs torse-nu et quasiment pas une fille à l'horizon. On a quand même fait la fermeture. Comme il le dit lui-même, il est "ouvert d'esprit". Il trouvait juste que ça sentait plus fort dans cette boîte que dans une boîte plus mixte. Ca m'a pas choqué moi. Pas une anglaise à se mettre sous la dent.
D o D o!