Les hasards heureux de la Comète

Hier après-midi, j'ai vu mon ex à la Comète. Nous n'avions rien échangé depuis décembre 2006. Je devrais mettre un e majuscule à cet Ex là. Je l'aimais, j'ai fais mon coming out grâce à lui et je l'ai suivi au bout du monde. J'ai changé d'ex et de bout du monde depuis. Nous ne devions pas nous revoir, lui d'ailleurs ne vivait pas à Paris ni même en France et moi non plus. Ce qui m'a déplu hier c'est le hasard provoqué de notre rencontre. En revenant d'Agora Presse où j'achète le monde de l'après-midi, je cherche une place pour lire le journal et faire les mots-croisés. Les Marronniers sont pleins puis j'ai pas envie de m'y assoir. Je file donc vers la Comète, en passant sous ces horribles échaffaudages. Et là je le vois, en terrasse. Il me voit, on se voit, je m'assoie avec lui - eux car il est avec des amis communs.  La Comète, qu'on aime ou pas, c'était un café lié à notre rencontre, un café très lié à notre rupture et surtout un café où je m'assoie presque quotidiennement. Je suis névrosé des mots-croisés... J'imagine qu'il ne comptait pas me voir, là, cet après-midi du 11 septembre. Mais comme la fortune sourit aux audacieux, et qu'à tenter le diable on finit par se faire mordre la queue, il a fallu que je déboule. Il avait forcé la chance, il allait donc me revoir. Revoir ce couple d'amis qui était là avec lui était un plaisir. Le revoir lui m'a foutu en l'air ma fin d'après-midi. Il n'a pas changé. J'ai lutté pour ne pas partir au moment où le couple est parti aux toilettes et que je me suis retrouvé seul face à ce monumental glaçon que j'avais à côté de moi. Pas un regard, pas une question. Moi en posant quelques unes quand même. Une bise arrachée à la fin de l'entrevue. Il avait ce qu'il cherchait. En s'asseyant là il prenait des risques. Il eut fallu être stupide pour penser que le sort ne lui jouât pas ce tour là. Plaçons donc un imparfait du subjonctif qu'il affectionne tant.

J-H Fragonard, Les hasards heureux de l'escarpolette,
vers 1767, Collection Wallace

Enervé, presque fulminant, je marche droit. Les tours de Notre Dame. Je prends en photo les allégories de l'Eglise et de la Synagogue qui séparent les deux portails latéraux du portail principal de la cathédrale. Je rentre et pose mon appareil photo pour saisir les gens qui marchent. Les photos sont pas mal. J'enchaîne avec deux apéros à Bonne Nouvelle et à Nation. Je dine au sushi à côté du Cox. Que du bonheur arrosé de côtes de Provence. Une séparation aussi gloups dure que la soirée était agréable. 

Comments

[audrey]

merci pour tn article... trés utile pour les cours dune premiere L de pape clément

[Phi]

Dans la mesure où la réaction de l'Amie confirme mon premier commentaire, je me permets une réflexion personnelle... Etre juste, c'est aussi ne pas juger celui qui a rompu, et qui peut-être joue les coqs devant son Ex, en partie au moins pour se protéger lui-même de ses responsabilités... Et comme pour mon premier commentaire, ce n'est, là aussi, qu'une simple hypothèse à considérer...

[Laury]

D’abord, désolée de t’écrire ici ms j’ai pas ton adresse. Bon, alors,je sais pas si l’Ex en question a bien fait de nous filer ce que tu viens de lui écrire et ton lien de blog ,mais c’est vrai que t’es sacrément gonflé! ok on te connait juste par ce kil nous a dit de toi depuis 2 ans,on a que son point de vue,mais quand même koi! Juste à regarder les faits, vos lettres échangés (vous étiez poignants tous les deux, vraiment), toi qui le laisses tout seul un an dans son bled paumé du désert où le temps s’est arrêté pour lui, toute la suite… Y’aurait de quoi se sentir coupable, ou au moins un peu humble au minimum! Je sais pas si il a fait exprès ou pas de se retrouver ds le marais ce jour-là, mais bon,on s’en fout,non?! il s’installe à paris,il est homo,il va dans ce tout petit quartier de pédés avec des amis,et il s’assoit dans un bar où visiblement vous avez de lourds souvenirs communs,la belle affaire! ok,il a dû mal à intégrer que t’es passé complétement à autre chose du jour au lendemain depuis ton départ d’Oman, si on a bien suivi. C pas une raison pour agir à l’opposé total du gentil gars respectable kil décrivrait l’année où vous étiez en couple! il s’est rendu malheureux comme les pierres, on le voit essayer ( souvent mais pas tout le temps ) de rester digne et discret même si on sait kil s’accroche à un type qui n’en a plus rien à faire de lui et qui vit très bien sa vie sans se soucier de celle de son Ex.Vu la teneur de tes propos mesquins et blessants , c’est la où on se rend compte kil a bien fait de couper tous les ponts,kes que ça aurait été sinon?! Son diagnostic sur qui tu étais à Oman était peut être vrai à l’époque, mais la, c’est n’importnawak! il a toujours demandé à ses amis de surtout pas intervenir,mais quand on voit les mois kil vient de passer à s’enfoncer semaine après semaine, ses rechutes, ses opérations ,au point qu’on ne reconnaissait plus le T. d’avant toi, et kon voit le message où pour la première fois ( enfin, c’est ce que T. dit, j’ai pas lu tout ton blog ) tu parles de lui ouvertement sur ton blog mais en t’en moquant, ben,désolée, pas pu m’empêcher! c’était vraiment nul kil se soit mis dans des états pareils, surtout pour quelqu’un qu’a même pas essayer de rester un proche après coup, qui lui écrit kil mérite ce qui lui arrive, qui lui a même pas passé un coup de fil, même quand un cyclone tropical lui passait sur la gueule!! Et,pardon d’être insultante ,mais à feuilleter tes derniers messages ici, nous, ses proches, on voit vraiment plus pourquoi, concrètement, il persiste à espérer un revirement de celui qui lui a brisé le cœur et qui l’a bousillé, quand on voit comment tu te comportes! Donc, bon, tu peux pas vraiment reprocher à T. de t’en vouloir à mort et d’être un glaçon la première fois kil te revoit, alors kon l’a vu pendant des mois à 2 doigts de faire de grosses conneries,à se flinguer la santé toute l’année,tout ça parce que t’as choisis de renoncer à tout ce que vous aviez sur un coup de tête et alors kil contait sur toi. Sois juste.

[Phi]

J'aurais tendance à penser qu'après ce genre d'histoire, on est souvent glaçon... pour surtout ne rien laisser paraître de tous les souvenirs qui refluent dans la tête... et les émotions présentes...