Vip Vip ! La Ménagerie

Publié le par Qalawun

Dans la série "découverte de la nuit parisienne", il y a l'Etoile, son restaurant où je n'ai pas été, et son club que j'ai visité hier soir. Dans le taxi chinois, accompagné de mon Lucifer - l'homme, qui n'est qu'un homme. Comme dirait Deneuve - roulant du faubourg Saint-Denis à la place de l'Etoile, bravant les embouteillages de l'Opéra, laissant les terrasses de Montorgueil, ses confits canardeux et ses tartares aller-retour, j'étais excité par cette nouvelle découverte. La maison sur la paté d'entre la rue Presbroug et la place est éclairée par de gros spots tantôt jaunes tantôt rose. Je n'arrive pas à savoir si c'est joli ou ridicule. Notre fréteur payé, on s'engouffre dans le club, carton exhibé, videur qui nous laisse passer. Une poule derrière un comptoir, trois petits mecs qui font des bises, des marches noires descendant vers la salle rose, un cordon de sécurité noyé dans l'obscurité de l'antichambre. C'est l'entrée du club. Drôle de notion que celle du club d'ailleurs. C'est moins un réel espace où les gens viennent discuter qu'un endroit pour se montrer. Le Robert parle, en seconde acception, de "cercles où des habitués viennent passer leurs heures de loisir". Je ne suis pas un habitué. Mais bon, j'évolue sous la houlette d'un plus habitué que moi, d'un "introduit", loin d'être roi de la  nuit, il connaît du monde - l'organisateur de La Ménagerie, un François, Federico, Fabrice. Gardons le F, c'est l'initiale de son prénom.  Lui, blond, petit, email diamant, d'un physique intelligent, est heureux. "J'ai un mari depuis deux mois et demi, ça se passe très bien, j'ai une grosse queue, ma soirée marche, et je pars le rejoindre demain à New-York". Il détourne la tête de temps en temps pour voir qui est là, qui franchit le pas du patio. On discute cinq minutes sur un banc où on descend nos flûtes depuis plus d'un quart d'heure. Il est "beau comme un coeur ton chéri" dit-il à mon grand ptit bonhomme. La reine de nuit a compris qu'il fallait me prendre par les compliments :p Elle sent le bitchy à cent bornes. Le compliment est vite oublié. Bref, j'achète des Davidoff à huit euros avant que Bunny girl, sur la route de la terrasse, ne m'arrête pour me parler dans un langage que je n'ai pas compris, l'oeil chien et la bouche pulpeuse. Bunny girl... grand drag queen sans sa copine, déjà trémoussante dans la cage principale posée au centre de la boîte. Toutes les deux dansent d'une manière extraordinaire, décomplexée - c'est normal - franche. Je trouve un côté fascinant à ces deux choses en cage. La cage n'est pas surélevée, à même le dance floor. Ce sont deux excitées qu'on aurait isolées. Bunny, ces oreilles sur ta perruque blonde... La musique bourdonne et reprend des anciens tubes. La jet set (?) se trémousse. Une bonne dose de personnes âgées, quelques beautés seulement alors que le carton stipulait "beautiful only", un très beau petit mec en polo vert forêt, barbe de 4 jours et pectoraux bien faits. Visages connus dont on ne connait pas les noms. Un Gérard Louvin en fond de terrasse, une Adriana Karembeu qui passe en casquette noire, entourée comme il faut. La coupe de champagne est à 20 euros. Je veux payer les deux premières. Un boeuf aux stéroides nous sert deux petites flûtes. Ah non, c'est le serveur bodybuildé. Il me dégoûte avec ses muscles qui débordent d'un débardeur visiblement choisi trois tailles en dessous. Je sais, je fais pareil. Bref, je lui demande avec un air assuré "combien c'est ?". Il me répond 40. je lui fait répéter, forcément. Et là, sortant de ma poche mes liasses, je compte, re compte, pour m'apercevoir qu'il n'y avait que 30 euros... Je dois encore avouer m'être fait inviter, sur cette flûte comme sur la suivante, comme trop de choses. Amex c'est bien, pas besoin de code. Bref, je détonne avec mon sweat brillant bleu et jaune Puma suédois et mon jean troué. Pas forcément à l'aise alors qu'un photographe mitraille ce petit monde.


Publié dans Divertissement

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