Guerchin, la Vision de saint Jérôme

Publié le par Qalawun


"Que je veille ou que je dorme, je crois toujours entendre la trompette du jugement"

La Vision de saint Jérôme
Le Guerchin, vers 1619-1620
Musée du Louvre

C'est un tableau sur cuivre, tout petit, d'à peine 50 cm de large. Je me souviens l'avoir découvert dans une vitrine de la Grande Galerie du Louvre, entre d'autres Italiens, un Guide et un Carrache sans doute. Une vitrine près d'une des rares fenêtres du long couloir. Un coup de foudre pour son anatomie, pour le bleu de prusse qui luit sur le cuivre, pour le moment choisi où l'on ne sait pas vraiment s'il s'éveille ou s'il se protège, aveuglé, de la lumière. Le crâne et la Bible nous rappelle qu'il s'agit bien de Jérôme. J'aime le côté sombre du Guerchin, ses contours, où de grosses lignes brunes viennent cercler les chairs. Mais c'est le genre de chose que l'on ne voit qu'en face, de l'oeuvre. Sa Résurrection de Lazare en est un bon exemple selon mes souvenirs. On y voit le même ciel de cyanure, à la couleur de miracle ou bien de fin du monde. La chair est existante sans être ciselée, pas de muscles saillants ni d'"anatomie", modelée par la lumière seulement. On sait que les drapés, sur Lazare comme sur Jérôme, ont été "posés là", entre leurs cuisses, dans une fausse pudeur, mal cachée par cette coulure rouge sang de la Vision qui éclate au visage. Quant à la "culotte"  de Lazare rappelons-nous que c'est un linceul. Tout est prétexte à dénuder. Et c'est tant mieux.

Publié dans Art

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P
Le bleu du Guerchin ! - "Circoncision du Christ" (MBA Lyon) : quel choc !
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