The Sex Education Roadshow

Publié le par Qalawun

La moitié des filles présentes dans le public de ce show de Channel 4 sont mécontentes de leur poitrine. Cinq jeunes femmes sont présentées nues devant le public dans ce show à destination des ados. Le but annoncé est de répondre aux questions des jeunes sur la sexualité. Aussi de faire de l'audimat avec des paires de seins étalées à l'écran à une heure de grande écoute (l'émission commence à 21heures). Cela dit, l'objectif est plutôt louable, l'émission jusque là est assez bien menée et je suis curieux de savoir si on a le même genre de show en France. A la fois doucement trash et éducatif. Le teaser passant en boucle depuis plusieurs jours promet quelques garçons à poils. On verra ça. Généralement, j'aime bien la télé britannique. Un mélange de shows bas de gamme, entre le misérabilisme déguisé en humanisme du genre The Secret Millionaire, le très trash du genre Dessine-moi un vagin, le docu-fiction de première catégorie du genre Henri VIII, la série de reportage sur l'histoire du genre L'âge d'or des sciences arabes, et les (trop) nombreuses émissions sur la déco de maison et la pseudo gastronomie-nouvelle-cuisine. Un mélange bien fait de très mauvais et de très bon que j'affectionne particulièrement. Heureusement pour moi, je n'ai pas suffisament de temps pour passer des heures devant la télévision. Mon Israélien a l'habitude de bloquer devant une bimbo aux gros seins qui s'excite devant l'écran pour pousser l'auditeur à passer un coup de fil pour répondre à une question stupide. La fille tourne en Hongrie ou en Roumanie (les coûts d'exploitation sont beaucoup moins élevés), les gains sont faibles, la question stupide mais 'surprisingly' on ne gagne jamais. Anyway, l'hypnotisme de cette blondasse téléphonée agit, même sur moi. Je commence toujours par protester en gueulant "switch off that bitch" et finis toujours la bouche béante, abruti, à attendre qu'un connard trouve enfin le bon film qui commence par la lettre M ou la bonne expression qui inclue le mot Daily...


On est passé des seins au clitoris, le show progresse, il est 21h35.




Samedi on était à Portobello Road. Ma première fois. C'est assez bête, alors que je suis passé très souvent à Notting Hill Gate. J'étais avec mon Israélien. Petite sortie de couple. On a failli s'engueuler à cause des giboulées. Il avait oublié son écharpe mais était trop feignant pour remonter la chercher alors qu'on n'était qu'à 50 mètres de la maison. Du coup, à la première averse de grèle, il a eu froid. Je veux rentrer, bla bla, le parapluie trop petit pour deux, le monde sous la grêle, le froid. Bon. L'averse cesse. Le soleil. C'est mars, le temps change vite. On achète des churros, il fait beau, il y a du monde, les légumes sont beaux, les fausses antiquités un peu moins, mais on s'arrête devant le magasin de cartes anciennes et on aime. Je l'aime. Après plus de deux ans je crois qu'il n'y a plus d'ambiguités là dessus. Il va falloir que je trouve un moyen de l'emmener à Paris. D'une part parce que j'ai envie d'y retourner, je n'en fais pas mystère, pas même à lui, d'autre part parce que mon boss ne fait pas non plus mystère de son projet de m'envoyer là-bas, à un moment ou un autre. Rien ne sert de mettre la charrue avant les boeufs mais cela pourrait bien arriver plus vite que je ne le pense et il faut se préparer. Pas facile avec une moitié qui parle à peine français. Anyway. Portobello c'était beau. Avec cette sorte d'air cristallin des journées d'hiver, les journées plus longues du début du printemps, quand l'écharpe est à peine nécessaire. Le bus 94. Rouge. Premier étage. Troupe de jeunes bruyants. Je ne suis pas un vieux con. Retour au bercail. On regarde Brokeback Moutain que je trouve bien plus intéressant que la première fois. Je me suis endormi la première fois que j'ai vu ce film, une fin d'été, dans le lit d'un homme qui fait tic tac. La valve posée près de son coeur fait un bruit inimmitable. Comme une montre enfouie au fond du corps, loin sous l'oreiller. Pas un gars facile mais pour qui j'ai beaucoup de tendresse. On est un peu brouillé mais bon, ça s'arrangera. Si tu me lis, j'espère que tu vas mieux.




J'ai bu une pint sans avoir mangé. Je suis un peu saoul. Juste légèrement. Tout le monde connait cette sensation, de facilité, de bonheur et de faim. Comme une envie de faire l'amour. J'ai passé ma journée avec des marchands d'art, des collectioneurs, des directeurs de grosses banques, des gens aimables, léchés ou sales, anglais, français, sikh et iraniens. Le monde entier qui s'intéresse aux arts de l'islam, un grand petit monde, est à Londres cette semaine. Son nom dans deux catalogues de vente et l'on est presque connu. La French team de marchands est là. Dames plus ou moins âgées, familles fortunées, conservateurs du patrimoine toujours promptes (ce sont des femmes) à vous rappeler que d'énormes doutes pèsent sur telle et telle pièce quant à son exportation légale de France ou d'Afghanistan. Pas mal d'intérêt pour beaucoup de pièces. On a reçu un coup de fil pour retirer un lot de la vente. La raison de l'homme qui nous a appeler pour retirer cette miniature sikh : "c'est un portrait de moi et je ne vous autorise pas à vendre mon image". La miniature montre un chef Sikh des années 1850... Bref, il y a des barrés. C'est un business excitant et stressant. Demain, pour la première fois, je serai au téléphone pendant la vente. Etre au téléphone pour les enchères c'est acheter un lot par procuration. Exciting!



Publié dans Jour après jour

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L
Rhoo ouiii, les hamoudis à Pariiiis !!
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